Facteurs RPS :
Facteurs de risques psychosociaux : guide complet
Rédigé le 15/06/2025 par Marisa Fischer
5 min
Définition des facteurs RPS : de quoi parle-t-on ?
Les risques psychosociaux désignent les symptômes pouvant impacter la santé mentale, physique d’un salarié.
Ils peuvent être générés par les conditions de travail et des facteurs organisationnels.
Ces symptômes se manifestent de différentes façons comme le stress, un mal-être, une démotivation et parfois des violences internes (exemple : harcèlement, conflits) ou externes (exemple : incivilités, agression).
Qu’est-ce qu’un facteur de risque psychosocial ?
Prévenir un facteur de risque psychosocial n’est pas facile pour une entreprise. Un salarié peut facilement être en risque vis-à-vis de sa santé mentale. Les facteurs risque sont issus d’une organisation de travail dysfonctionnelle.
Trois catégories ont été identifiées :
- Facteurs organisationnels : charge de travail importante, objectifs flous ou inatteignables, absence d’autonomie, contraintes horaires
- Facteurs relationnels : tensions entre salarié, manque de reconnaissance, management inadapté
- Facteurs environnementaux : nuisances sonores, exposition à l’insécurité et à la violence.
L’importance est de ne pas confondre les facteurs risque avec un syndrome rps. Le facteur de risque est une condition de travail susceptible de générer des troubles. Le syndrome est la conséquence d’un des facteurs de risque (stress, dépression, conflit, épuisement, isolement).
Pourquoi les identifier est essentiel pour l’entreprise ?
Savoir identifier les facteurs RPS est stratégique pour une entreprise. Cela permet de prévenir les facteurs risque et d’anticiper les symptômes rps. L’identification est essentielle car les conséquences sur la santé mentale et physique d’un salarié peuvent être dévastateurs. Un syndrome qu’une entreprise n’a pas pu prévenir peut engendrer des arrêts de travail, une baisse d’engagement ou une augmentation du turnover.
Aussi, les risques psychosociaux dégradent de manière significative le climat social. Cela peut créer des tensions, du conflit et engendrer du stress sur le long terme.
Dans le cadre d’une démarche de prévention des facteurs risque, il est crucial d’agir en amont en identifiant les causes, au lieu d’agir lorsque les premiers symptômes rps surgissent.
Les 6 grandes familles de facteurs RPS selon l’INRS
L’INRS a identifié six catégories de facteurs risque psychosociaux. Dans tous les facteurs risque, chacun joue un rôle sur la santé mentale d’un salarié. Il est donc nécessaire de prévenir et mettre en place une évaluation rigoureuse de chacune des dimensions afin d’agir efficacement.
Intensité et temps de travail
Lorsqu’un salarié subit des contraintes de rythme, des objectifs flous voire irréalistes, des horaires de travail prolongés et imprévisibles, des injonctions paradoxales, les impacts sur sa santé mentale sont réels.
Exigences émotionnelles
La maitrise des émotions, que ce soit pour les cacher ou les simuler, est un des facteurs risque. Cela concerne généralement les métiers de services en contact avec du public, avec des tiers externes (prestataires VS clients), en contact avec de la souffrance ou détresse humaine. Le fait de devoir dissimuler ses émotions peut aussi concerner d’autres secteurs d’activité.
Autonomie et marges de manœuvre
Un salarié autonome au travail signifie le fait d’être acteur dans son travail. Cela rejoint le concept de « latitude décisionnelle ». Cela inclut les marges de manœuvre dans l’organisation de son travail mais aussi la capacité décisionnelle concernant son activité.
Rapports sociaux et reconnaissance au travail
Cette catégorie concerne les relations de travail entre salarié ou avec la hiérarchie. Cela inclut aussi les perspectives de carrière ainsi que les procédures d’évaluation du travail. Le manque de reconnaissance est également concerné par ce facteur. Lorsqu’un conflit éclate entre un salarié et l’autre, de nombreux syndromes surviennent.
Conflits de valeurs
Avoir des convictions est une force cependant lorsque l’environnement de travail nous impose d’aller à l’encontre de celles-ci, le mal-être surgit. Être en accord avec ses principes et valeurs est fondamental. Les conflits de valeurs renvoient à l’ensemble des conflits intra-psychiques profonds.
Insécurité de la situation de travail
À l’ère où les changements sont monnaie courante, qu’il s’agisse de réorganisations, de plans sociaux et d’une perte d’emploi, le risque est de générer du stress et du désengagement. Une entreprise qui a pour objectif de prévenir la santé mentale du salarié va mettre en place une communication transparente et fluide.
Les risques psychosociaux concernent autant la sphère individuelle que collective. Ils sont directement liés à l’organisation du travail, aux relations interpersonnelles et aux valeurs d’une entreprise.
Identifier les facteurs risque en comprenant leurs origines, permet de prévenir et d’agir afin de protéger la santé mentale du salarié.
Modèles scientifiques d’analyse des facteurs RPS
Pour comprendre les risques psychosociaux, notamment les symptômes rps, les entreprises peuvent s’appuyer sur différents modèles de questionnaires. Ils permettent à l’employeur d’avoir une cartographie spécifique des facteurs risque.
Modèle de Karasek
Le modèle de Karasek explore deux dimensions clés que sont la demande psychologique et le niveau de contrôle. Karasek a créé ce qu’on appelle « le carré de Karasek » qui permet de distinguer trois situations de travail ; exigences de travail et demande psychologique, marges de manœuvre sur le travail et qualité du soutien social.
Modèle de Siegrist (déséquilibre efforts-récompenses)
Siegrist, quant à lui, s’est concentré sur un modèle « efforts-récompenses ». Il met en lumière un déséquilibre manifeste entre les efforts investis et les récompenses obtenues. Si ce déséquilibre devient chronique, alors le salarié ressent un sentiment d’injustice et de démotivation, ayant un impact direct sur sa santé mentale.
Modèle transactionnel de Lazarus
Le modèle de Lazarus propose une dimension plus subjective. Son postulat est que le stress naît d’un déséquilibre perçu entre les exigences d’une situation et les ressources disponibles.
Tout dépend de l’interprétation du salarié vis-à-vis de son environnement. Lazarus insiste sur l’importance des ressources personnes et sociales dans l’évaluation et la gestion du stress.
Comment détecter les facteurs RPS dans son entreprise ?
Savoir identifier les facteurs risque est une étape clé pour une entreprise. En effet, les facteurs RPS sont présents naturellement dans une organisation, il est donc indispensable de les prévenir et les contenir selon certaines méthodes.
Méthodes quantitatives
En fonction des contextes (démarche de prévention, alerte RPS, hausse d’indicateurs RPS, hausse de rps syndrome), des questionnaires quantitatifs peuvent être mis en place par une entreprise. Souvent, le baromètre social est sélectionné car il permet de fournir une vision globale du climat de travail. Des questionnaires RPS tels que l’ASSET (développé par AXIS MUNDI), Karasek ou Siegrist sont efficaces pour identifier les facteurs risque.
Méthodes qualitatives
Lorsqu’une entreprise souhaite une approche globale ou qu’il y a des facteurs risque préalablement identifiés, il peut être intéressant de mettre en place une approche qualitative. Les entretiens individuels et collectifs sont une mine d’or en termes d’informations sur les facteurs risque. Les groupes d’expression permettent de collecter naturellement des propositions d’amélioration émanent directement du terrain.
Aussi, certaines entreprises apprécient que des experts comme AXIS MUNDI proposent des observations terrain afin d’observer au plus près certains dysfonctionnements.
Signes d’alerte à surveiller
Lorsque l’on met en place une démarche de prévention, il y a certains signaux faibles à surveiller. Que ce soit l’augmentation de l’absentéisme, les tensions régulières, des plaintes récurrentes, ou un taux de turnover élevé, ces symptômes RPS sont tous issus de facteurs RPS qu’il faut prévenir.
Une baisse significative de l’engagement est problématique pour une entreprise qui voit sa performance diminuer.
Lien entre facteurs RPS et obligations légales de l’employeur
Prévenir les risques psychosociaux est un enjeu juridique majeur pour une entreprise. Il ne s’agit pas simplement d’œuvrer en faveur de la santé mentale des salariés mais surtout de se conformer au Code du travail.
Ce que dit le Code du travail
Les articles L4121-1 à L4121-5 du Code du travail sont clairs : l’employeur est dans l’obligation de garantir la sécurité, la santé physique et mentale de ses salariés. Pour répondre à cette obligation réglementaire, il est nécessaire de mettre en œuvre des mesures de prévention telles que l’évaluation des risques professionnels, de la sensibilisation et de la formation des salariés.
Dans le cas où l’entreprise ne se conforme pas à la réglementation, l’employeur engage sa responsabilité civile et pénale. Si un salarié est concerné par une situation de stress (burnout, harcèlement moral ou sexuel, etc.) non prise en charge, il peut se retourner contre son entreprise.
Intégrer les facteurs RPS dans le DUERP
Le DUERP (Document Unique d’Evaluation des Risques Professionnels) est l’outil clé permettant de structurer la démarche de prévention. Il permet de recenser l’ensemble des facteurs risque d’une entreprise et d’y associer des actions de prévention.
L’ANACT et l’INRS préconisent de combiner différentes méthodes (quantitatives et qualitatives) afin d’identifier les facteurs risque RPS et de les classer par catégorie (cf. intensité de travail, reconnaissance, etc.).
La mise à jour du DUERP est à minima une fois par an ou à chaque modification significative des conditions de travail.
Quelles actions mettre en place pour agir sur les facteurs RPS ?
Prévenir les risques psychosociaux nécessite une stratégie de prévention globale. Il est nécessaire de combiner plusieurs niveaux d’action afin de couvrir l’ensemble du périmètre. Aussi, ces actions doivent être parfaitement adaptées au terrain.
Prévention primaire (sur les causes)
Une prévention primaire efficace signifie que l’entreprise agisse en amont sur l’organisation du travail mais aussi les dysfonctionnements structurels. Il est crucial de définir clairement les rôles de chacune des parties afin d’éviter un flou organisationnel générateur de stress. Aussi, il est préconisé d’analyser objectivement la charge de travail et de sensibiliser les managers concernant leur rôle en matière de santé mentale et qualité de vie au travail.
La prévention primaire, selon AXIS MUNDI, peut concerner la mise en place des dispositifs suivants (liste non exhaustive) :
- Diagnostic RPS
- Enquête RPS
- Audit RPS
- Conseil RH
- Enquête harcèlement, enquête interne
- Analyse de la charge de travail
Prévention secondaire et tertiaire
Concernant la prévention secondaire et tertiaire, il est question d’intervenir lorsque des symptômes RPS sont déjà identifiés. L’objectif est avant tout de limiter le stress généré et d’œuvrer en faveur de la santé mentale.
Chez AXIS MUNDI, nous proposons la mise en place de cellule d’écoute psychologique, de formations RPS, formation gestion du stress ou groupes de parole.
Concernant la prévention tertiaire, AXIS MUNDI intervient pour accompagner les salariés ayant manifesté une souffrance (liée au travail ou non). L’accompagnement peut être sous forme d’entretien individuel à court et moyen terme. L’objectif est d’écoute et soutenir un salarié qui perd pied en l’outillant pour faire face à sa situation de mal-être.
Exemples concrets et études de cas (secteurs variés)
Cas d’une PME industrielle
Une usine chimique a sollicité AXIS MUNDI dans le cadre d’un accompagnement suite à la hausse d’arrêt de travail ainsi que des tensions avec l’encadrement (managers de proximité) et les opérateurs.
L’audit a permis d’identifier une problématique concernant la prise de décision, une faible autonomie des chefs d’équipe et un sentiment d’injustice concernant les astreintes (répartition inégale). Des facteurs RPS ont été recensés. Il a été question de mettre en place des actions telles que des ateliers de régulation et une formation managériale sur les risques psychosociaux. À la suite de cela, le dialogue social a été rétabli et une diminution des absences a été constatée.
Cas d’un organisme public à vocation sociale
Un organisme public de santé et solidarité a mandaté AXIS MUNDI afin de mettre en place un diagnostic RPS. Cela fait suite à une hausse des cas de burnout dans une équipe médicosociale. L’absence de reconnaissance, les conflits de valeurs et l’isolement de certains ont accentué un état de stress important. Le plan d’action défini par les psychologues AXIS MUNDI a permis de proposer des groupes d’expression, une supervision RH et une clarification des priorités.
Cas d’une entreprise du secteur tertiaire (finance-tech)
Dans une entreprise de services financiers, une équipe fait état d’une croissance rapide. Cela se faisait au dépend des managers, obligés de se rendre hyper disponibles (même dans les temps off), un flou manifeste sur les responsabilités et une disparité concernant les pratiques managériales.
L’accompagnement d’AXIS MUNDI auprès de la direction et des salariés a permis de clarifier les rôles, de mettre en place une charte de droit à la déconnexion et de proposer des espaces de régulation. L’entreprise a constaté une baisse de l’absentéisme et une amélioration de l’engagement.
FAQ sur les facteurs RPS
Les facteurs RPS sont-ils les mêmes dans toutes les entreprises ?
Non, ils vont varier en fonction des entreprises et des secteurs d’activité. Ils vont également évoluer en fonction des contextes. Chaque entreprise a ses propres facteurs risque.
Peut-on les mesurer objectivement ?
Oui, les questionnaires et dispositifs proposés par des cabinets comme AXIS MUNDI permettent d’objectiver les facteurs RPS. Cependant, il est préconisé de combiner l’approche quantitative (questionnaire) à l’approche qualitative (entretiens individuels).
Sont-ils pris en compte dans la médecine du travail ?
Tout à fait, les services de santé au travail occupent un rôle central dans la prévention. Le médecin du travail ou les infirmiers en santé au travail sont en première ligne pour identifier les RPS. Ils peuvent alerter l’employeur, conseiller et orienter les salariés.
Quelle différence entre facteur RPS et RPS ?
Le facteur RPS concerne une cause potentielle de stress, tandis que le RPS désigne le risque, ou la probabilité qu’un trouble apparaisse. Concrètement, une pression constante ressentie par un salarié peut le mettre en risque et générer un burnout sur le long terme.
Responsable du développement chez AXIS MUNDI
Experte en santé mentale au travail, accompagnement du changement, performance des managers
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