Pendant longtemps, l’objectif principal, si non unique, d’une entreprise a été, par « construction », la maximisation du profit. Pressés par les régulateurs, les clients, les opinions publiques, les investisseurs, ces entreprises ont graduellement pris conscience de leur rôle et responsabilité à l’égard des enjeux sociaux et environnementaux à l’égare de l’impact social confrontant la société. La « RSE » était née non sans douleur, hésitation, contradiction, régression…
C’est quoi l’impact social pour une entreprise ?
Se poser, la question de l’impact social de l’entreprise, c’est aller au-delà de la fonction uniquement ou principalement économique de l’organisation pour questionner fondamentalement sa fonction sociétale. C’est substituer au retour sur investissement qui ne raconte pas toute l’histoire, une mesure plus large de performance, un retour sur investissement économique, social et environnemental. C’est surtout poser la question de la finalité de l’organisation. Dans ce cadre, l’impact social peut avoir une place centrale dans la création de valeurs de l’entreprise. Il amène à se poser la question du sens de notre action qui ne soit pas simplement un sens instrumental, un non-choix où il faut « simplement » battre ou faire au moins aussi bien que la concurrence pour survivre.
L’entreprise et ses dirigeants peuvent créer de la valeur en traitant la performance économique comme un moyen et non une fin, au service de quelque chose qui doit idéalement dépasser l’organisation. L’exercice peut être éreintant et périlleux car il nous sort du fonctionnement mécanique et finalement confortable (« pour maximiser mon profil, il me faut faire cela ») – pour nous contraindre à sortir de nous-mêmes et construire un projet avec des finalités, parfois risquées.
La psychologie positive qui fait de l’étude du fonctionnement optimal son sujet nous rappelle comment une des clefs du bonheur individuel se situe dans l’investissement et le rattachement à quelque chose de plus grand que soi. La réflexion de l’organisation sur son impact social peut ainsi égoïstement rendre ses membres plus heureux et, in fine plus performants.
Patrick Amar – Directeur Général AXIS MUNDI